Jiujitsu Brésilien
Jiu Jitsu Brésilien – JJB ( Gi NoGi )
Ce sport s’est développé au Brésil mais il tire ses fondations du Judo Ne Waza. Il s’est fait connaitre mondialement grâce à la famille Gracie et l’UFC avec le MMA ( Mixed Martial Arts ).
Le Ju-jitsu brésilien était né. Carlos Gracie combattait n’importe qui, sans distinction de poids ou de taille. Il ne perdit pas un seul combat et devint rapidement une légende au pays de la capoeira. Le plus jeune frère de la famille, Helio Gracie, affinera de plus en plus les techniques pour en faire le ju-jitsu brésilien que l’on connaît aujourd’hui.
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L’équipement de jiu-jitsu brésilien
La surface de combat
Le ju-jitsu brésilien se pratique tout comme le judo sur des tatamis. Il n’y a donc pas de ring comme dans la boxe anglaise ou le muay-thai. La surface de combat fait entre 64 et 100 mètres carrés. C’est donc un carré de 8 x 8 mètres ou de 10 x 10 mètres. La zone de combat est délimitée par des tapis d’une couleur différente.
La tenue
On parle de Keikogi pour définir la tenue nécessaire à la pratique du ju-jitsu brésilien. Il ressemble beaucoup à un judogi de judo ou à un karategi pour le karaté mais avec quelques différence. On retrouve bien une veste en coton fermée par une ceinture et un pantalon en coton ou en composite coton/polyester.
Il est cependant plus serré au niveau des manches et du pantalon pour offrir des prises plus solides. Les couleurs sont également plus nombreuses. Le keikogi traditionnel est généralement blanc, mais il n’est pas rare de croiser sur les tatamis des tenues bleues, noires, rouges ou même roses, ou encore camouflage. Il n’est pas rare d’ajouter des patchs pour sur la veste pour la personnaliser. En compétition cependant, seules les tenues blanches, noires et bleues sont acceptées.
Certaines écoles pratiquent sans keikogi. Un simple short et un t-shirt moulant suffisent. On peut alors se saisir de la tenue. C’est notamment ainsi que travaillent ainsi les combattants en mma qui ne rencontreront pas de keikogi dans un octogone mais qui seront ravis de maîtriser les techniques du ju-jitsu brésilien s’ils se retrouvent au sol.
Les ceintures et les grades
Comme au judo et au karaté, on utilise les ceintures pour marquer la progression des pratiquants. On débute donc avec une ceinture blanche, puis grise, jaune, orange, et verte pour les moins de 16 ans. À partir de 16 ans, on peut obtenir dans l’ordre, les ceintures, bleu, violette et marron. Enfin, après 19 ans, les plus talentueux auront accès à la ceinture noire. On la garde jusqu’à 6e dan, puis on obtient une ceinture rouge et noire pour les dan 7 et 8, et enfin la ceinture rouge pour les dan 9 et 10. Un système de barrette, permet de voir l’avancement entre les ceintures. On peut cumuler jusqu’à 3 barrettes.
Les techniques du Jiu-jitsu brésilien
Le ju-jitsu brésilien est un art martial qui doit permettre à une personne moins lourde et moins forte de se défendre contre son assaillant. Pour cela, il faudra amener notre opposant au sol et maîtriser différentes techniques d’étranglement, de clé articulaire ou de compression musculaire.
Le combat debout n’est donc pas privilégié, et les coups de pied ou de poing ne sont pas enseignés. On apprend en revanche des mouvements très techniques pour maîtriser autant que possible le combat au sol. Il est relativement simple de forcer quelqu’un à venir au sol, il sera en revanche bien plus compliqué pour lui de nous forcer à combattre debout. De ce fait, dans un combat libre, la maîtrise du travail au sol sera un point fort particulièrement important.
Ainsi tout est un jeu de positionnement jusqu’à trouver la faille. On peut chercher à appuyer notre genou sur la poitrine de l’adverse, le maintenir dos au sol en étant sur lui en position latérale, être carrément sur lui, ou encore être agrippé sur son dos pour procéder à un étranglement.
Les clés de bras sont nombreuses, idem pour les jambes. Il faut faire mal aux articulations de son adversaire, que ce soit le cou, les poignets, les chevilles, les coudes ou encore les genoux, on apprend à bloquer et à tordre pour forcer à l’abandon. Les techniques d’étranglement sont également multiples, avec les bras, les jambes ou le keikogi, au fil de notre progression on apprend de plus en plus de techniques.
Au final, plus on maîtrisera les placements et les techniques de manipulation de l’adversaire, et plus on aura un avantage conséquent sur lui. C’est réellement un sport de combat particulièrement technique et qui demande une bonne endurance ainsi que de l’intelligence.
Les règles du jiu-jitsu brésilien
Il y a des différences de règles entre les différents organismes et fédérations pour la pratique du ju-jitsu brésilien. Cependant, les règles proposées par l’International Brazilian Jiu-Jitsu Federation (IBJJF) semblent s’imposer comme une référence depuis près de 25 ans. Les championnats du monde sont d’ailleurs organisés par cette fédération depuis 1996.
On trouve d’abord des catégories pour permettre aux pratiquants de rencontrer des adversaires avec les mêmes grades, un poids similaire et bien sûr un âge égal. Il y a cependant une compétition dite « Absolute » qui permet de rassembler tous les compétiteurs du même grade et du même age, mais sans catégorie de poids.
Un seul arbitre est sur le tapis avec les deux combattants. Il fait évidemment autorité dans les décisions. Il indique tout via des gestes et des termes codifiés que doivent connaître tous les pratiquants. Le but d’un combat de ju-jitsu brésilien est de pousser son adversaire à l’abandon grâce à une technique de soumission avant la fin du temps imparti.
La durée d’un combat est différente selon les catégories de grade et d’âge. Chez les jeunes un combat ne dépasse pas 5 minutes, alors qu’il atteint les 10 minutes chez les hommes portant la ceinture noire.
Distribution des points
Un système de points va permettre de départager deux combattants qui ne seraient pas parvenus à faire abandonner leur opposant. Voici rapidement comment sont effectués les calculs.
Une projection au sol compte pour deux points. Contrairement au judo, même si on plaque parfaitement notre adversaire au sol, le combat n’est pas terminé, et on ne gagne que le nombre de point minimum. Pour être validé, il faut que la projection soit nette, avec une grande partie du dos de l’adversaire sur le sol, ou une projection sur un côté avec un contrôle par l’attaquant de la position d’arrivée au sol.
Un renversement coûte également deux points. Pour cela, il faut démarrer d’une situation de désavantage et terminer en position supérieure. Par exemple, si vous étiez en dessous, et que vous vous retrouvez au dessus, alors vous marquez les deux points d’un renversement. Il y a de nombreuses subtilités concernant les renversements, selon les gardes ou les demi-gardes, mais on peut difficilement tout expliquer. Quoi qu’il en soit, il faut prendre le dessus sur son adversaire alors qu’il était en position de forces juste avant.
Poser un genou sur l’estomac permet de gagner deux points aussi. La position doit être maintenue quelques secondes pour être validé, les juges doivent sentir que vous êtes maîtrise et que vous avez le contrôle.
Un passage de garde permet de gagner trois points. Il faut pour cela que l’attaquant ait passé les jambes de son adversaire, que le dos de votre opposant soit tourné vers le sol, que l’attaquant marque le contrôle pendant au moins 3 secondes sans laisser d’espace entre les deux corps avant de modifier sa position, et l’adversaire ne doit pas maintenir le bras de l’attaquant en contrôle dans une garde ouverte.
Un passage en position montée permet de gagner 4 points. Il faut maintenir la position au moins 3 secondes. Le visage de l’attaquant doit être tourné dans les sens du visage de l’opposant, une montée inversée est nulle et ne permet aucune obtention de points. Un des deux genoux de l’attaquant doit être au sol pour valider les points. Si un pied est bloqué entre les jambes de l’opposant alors la position montée n’est pas complète. Enfin, un passage de garde plus une montée permet de gagner 7 points au total (3 + 4).
L’avènement du jiu-jitsu brésilien grâce à l’UFC
Il y a encore quelques années, le ju-jitsu brésilien ne passionnait finalement que très peu de pratiquants. C’est Rorion Gracie, fils d’Helio dont je parle dans l’intro de cet article, qui va organiser les premiers combats en UFC. Ainsi, il voulait prouver en rencontrant des combattants de tous les styles de sports de combat que le ju-jitsu était au dessus du lot.
Entouré de nombreux champions d’arts martiaux, de boxe, de karaté, de kick boxing, etc, Royce Gracie, un autre frère de la même famille, ne semble pas faire le poids, du moins sur le papier. Pourtant, il remporte le premier tournoi, mais également le deuxième et le quatrième. Malgré un gabarit souvent plus frêle que celui de ces adversaires, il s’impose toujours en les amenant au sol et en les forçant à abandonner.
Dans le même temps, un autre frère de la famille Gracie, Rickson, participe à des combats libres au Japon et s’impose également. Le ju-jitsu brésilien est bien au dessus des autres disciplines en combat réel, et le sport se développe ainsi énormément aux États-Unis et en Europe.
Désormais tous les combattants de l’UFC pratiquent des sports de frappe, mais également du ju-jitsu brésilien. C’est d’ailleurs devenu le sport le plus représenté en MMA, loin devant les autres disciplines.
Les légendes du ju-jitsu brésilien
La famille Gracie
On pourrait ne citer qu’un seul nom de cette famille incroyable qui aura transformé le visage des arts martiaux, mais ils méritent tous d’être cités. Carlos Gracie, Helio et Carlson Gracie sont les premiers à maîtriser réellement les rouages de ce sport et a codifier toutes les prises et les différentes techniques d’attaque ou de défense. Helio ne perdu que deux combats, dont un contre le champion japonais Masahiko Kimura qui pesait 20 kilos de plus que lui, et l’autre contre son meilleur élève, Santana, qui finit par battre son maître au bout de 4 heures de combat…
Rolls Gracie fut nommé meilleur combattant des années 70, il gagna lui aussi de nombreux combats malgré un gabarit très fin. Rickson Gracie fut une légende dans les années 80 avec 11 victoires en autant de combat en MMA. Il remporte également les tournois de Vale Tudo au brésil au début des années 90 et en 94 et 95 au Japon contre les meilleurs combattants du monde. Enfin Royler Gracie, malgré un poids et une taille au dessous de tout le monde, gagnera la plupart de ces combats et ne connaître qu’une seule défaite en MMA. Bref, une famille de costauds !
Ronaldo Souza Dos Santos
Celui que l’on surnomme Jacaré est né le 7 décembre 1979 dans l’état de l’Espirito Santo. Il fuit sa maison familiale très jeune et il est sauvé par le judo à l’âge de 16 ans. Il prouve de grandes facilités, et a 18 ans il découvre le ju-jitsu brésilien. Ça tombe bien, il adore le combat au sol et il étonne tout le monde par sa vivacité et surtout sa technique naturelle exceptionnelle. Il va alors collectionner les victoires dans tous les championnats régionaux.
À 25 ans, il devient le meilleur combattant de ju-jitsu de l’année, prix décerné par Gracie Magazine. Il part alors pour les USA et gagne le titre de la catégorie poids lourds. Il va connaître ensuite sa première défaite, ce qu’il n’apprécie clairement pas. Jacare décide ensuite de se lancer en MMA où il aura une grande et belle carrière avec 30 combats pour 24 victoires, 5 défaites et combat nul. C’est sans aucun doute l’un des meilleurs combattants de Ju-jitsu brésilien de tous les temps.